Le corps endolori. L’esprit parfois embrumé. Elles tirent une lourde porte moyenâgeuse. Ils sont là aussi. Venus chercher un instant de répit. Un peu de chaleur humaine.
À l’abri de la rue.
Les uns à côté des autres.
Ils peuvent finalement être eux-mêmes.
Le qui-vive oublié pour un moment.
Marie-Claude prend soin d’elle.
Un couple partage un repas.
Les amis exorcisent leur blues en Blues.
Ils encouragent la petite foule avec les paroles de Bob Marley :
“Stir it up. Little darlin.’ Stir it up. Come on, baby!”
«Ils m’ont appelé.
Je vais faire la vaisselle.»
Ben a décroché un entretien d’embauche.
Après sa douche.
Vicky prend un peu de temps pour elle.
Dans la salle de bain mixte et collective.
«Ça fait du bien.»
Lionel vient pour un massage.
«Le SPA de la Rue»
Il profite de ce moment d’apaisement pour se raconter.
Se libérer de ses petites misères.
«On a volé mon coupe-ongle.
Mes ongles deviennent noirs.
Ils tombent et repoussent.»
Il blague un peu.
D’une voix édentée.
Il rit.
Pendant que d’autres dorment.
«Ça me relaxe.»
«Je viens pour la soupe de poulet.
C’est la meilleure.
Les portions ne sont pas très grosses.
Mais je viens ici parce que c’est la meilleure.»
«Je suis pas là pour le repas.
J’ai le ventre déjà plein.
Je viens me détendre un peu.»
L’amitié est aussi à l’honneur.
«Regarde, c’est mon amie.»
«Il est midi.
La mission St-Michael ferme.
Il faut sortir.»